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Lexique techno
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26 août 2021
Les adolescents d’aujourd’hui doivent non seulement comprendre les émotions ressenties dans leur vie hors ligne, mais aussi celles générées par leurs activités en ligne. Voyez comment et pourquoi les soutenir dans la gestion de leurs émotions.
Prenez un instant pour vous remémorer votre adolescence et les montagnes russes émotionnelles vécues durant cette période… Ce n’est pas qu’une impression: les études ont démontré que les émotions, agréables et désagréables, sont ressenties plus intensément à l’adolescence. Les chercheurs soutiennent également que, chez les ados, plusieurs émotions peuvent apparaître en simultané, ce qui les empêche de bien les identifier et, par le fait même, de bien les gérer.
Vous le savez sans doute: apprendre à vivre avec ses émotions est un travail qui commence à l’enfance et qui dure toute une vie. C’est un exercice difficile, même à l’âge adulte, mais ô combien essentiel pour améliorer ses relations et son bien-être général.
Comme parents (qui ont grandi avant l’arrivée d’Internet), nous avons souvent tendance à oublier tout ce que les ados peuvent vivre en ligne. Les séries diffusées en continu (streaming), les jeux vidéo et le live streaming ne sont que quelques-unes des activités qui génèrent toute une gamme d’émotions chez les adolescents, telles que l’excitation, le chagrin, l’impatience, la peur, la surprise, le dégoût ou l’amusement, pour n’en nommer que quelques-unes.
Tout cela est sans compter les messageries et les réseaux sociaux, ces lieux de socialisation en ligne qui font nécessairement vivre de fortes émotions aux ados. Bien sûr, il y a le plaisir d’échanger avec les autres, de prendre de leurs nouvelles et de leur en donner, puis de recevoir des mentions J’aime (like). Mais votre jeune est également à quelques clics de tomber sur une publication qui générera des émotions pénibles, que ce soit la photo d’une fête d’amis à laquelle il n’a pas été invité ou des commentaires blessants sous l’une de ses publications.
Par ailleurs, en nous incitant à paraître sous notre meilleur jour, les réseaux sociaux présentent un piège immense: le filtrage des émotions. « Je me souviens d’un moment dans ma vie où je voulais montrer aux autres à quel point j’étais heureux. […] Je publiais sans arrêt jusqu’à ce que j’y crois presque moi-même, alors que je n’étais évidemment pas très heureux », a raconté un élève en deuxième année du secondaire à la réalisatrice du documentaire Screenagers Next Chapter, Dre Delaney Ruston.
Il n’est pas toujours évident pour les jeunes de se retrouver dans cette vague d’émotions vécues en ligne. Et parler d’émotions à l’adolescence est loin d’être facile! Votre jeune craint peut-être d’être jugé par ses pairs s’il s’ouvre à eux sur ce qu’il vit. Puis, une distance entre lui et vous s’est sûrement installée depuis qu’il a fait son entrée au secondaire (c’est normal!). Or, vous êtes tout de même les mieux placés pour l’encourager à s’ouvrir et lui montrer le bon exemple. Il doit savoir que parler de ses émotions avec les autres lui permettra de bâtir des relations saines.
Voici donc quelques pistes de discussion pour l’aider à mieux surfer sur sa vague d’émotions:
Finalement, invitez votre jeune à réfléchir sur son humeur quand il décide de se connecter. Est-ce souvent parce qu’il s’ennuie? Parce qu’il est stressé? Et comment ses activités en ligne influencent-elles ses états d’âme? Est-ce qu’elles le font se sentir mieux ou moins bien? L’amener à réfléchir à l’effet d’Internet et des écrans sur son bien-être l’aidera à se déconnecter plus facilement lorsque les sentiments qu’ils génèrent deviendront envahissants.
Par Amélie Cournoyer, journaliste indépendante
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