Témoignage

Gestion des écrans: attention, papa imparfait!

Gestion des écrans: attention, papa imparfait!

Pas toujours facile, la gestion d’Internet et des écrans à la maison! Comme pour tous les pans de l’éducation, on fait de notre mieux en tant que parent pour donner le meilleur à nos enfants. Mais rien n’est parfait! Un père de deux filles âgées de 10 et de 13 ans nous parle de ses essais (et de ses erreurs), mais aussi de l’importance de rester bienveillant envers soi-même et de se concentrer sur les petites victoires.

Dans la maison familiale, Maxime admet qu’il y a beaucoup d’écrans: deux télévisions, deux ordinateurs portables, deux ordinateurs (pour le télétravail), une Wii et une console de jeux portative, en plus des cellulaires de l’aînée, de sa conjointe et du sien ainsi qu’une tablette pour la benjamine. Et même s’il connaît les recommandations pour protéger les enfants des méfaits d’une surutilisation des écrans, il avoue ne pas toujours les respecter à la lettre, entre autres parce que la vie va vite et qu’il ne comprend pas toujours bien la techno.

Des exemples? Les parents sont loin d’être au courant de tous les contenus que leurs filles visionnent en ligne. Mais ils savent qu’elles sont capables d’enchaîner les vidéos sur YouTube et TikTok pendant une bonne heure et que ce contenu n’est pas très éducatif.

Maxime a tout de même pensé à installer des contrôles parentaux sur les appareils personnels de ses filles ainsi que sur leur compte Netflix pour s’assurer qu’elles ne tombent pas sur du contenu inapproprié.

Encadrement des écrans: une question d’adaptation

Malgré ses manquements, Maxime trouve qu’il ne s’en tire pas si mal avec l’éducation numérique de ses enfants. «On a quand même plusieurs règles à la maison», assure-t-il. Sa conjointe et lui se sont entendus avec leurs filles: elles peuvent utiliser leur appareil trente minutes après l’école et regarder la télé ensemble le soir lorsque leurs devoirs sont terminés. La fin de semaine, tous les écrans doivent être fermés entre 10 h et 17 h. «Si elles veulent les utiliser dans la journée, elles nous demandent la permission et on décide si c’est approprié ou non», poursuit-il.

Les écrans sont interdits à la table pendant les repas et, en principe, dans les chambres. «Cette règle est respectée durant la nuit, mais pas dans la journée », déplore le papa, en ajoutant à la blague: «Disons qu’on remporte des petites victoires, mais qu’on n’a pas gagné la guerre.»

Maxime pourrait se sentir frustré ou coupable de ne pas réussir à faire respecter toutes les règles en lien avec Internet et les écrans, mais il choisit plutôt la flexibilité. «Je suis plus permissif sur certaines règles et plus rigide sur d’autres, mentionne-t-il. Les recommandations sont là pour nous donner des balises, mais c’est à nous de les appliquer selon notre réalité, nos valeurs et nos limites. C’est une question d’adaptation. Il faut s’adapter.»

Avec deux filles à l’aube de l’adolescence, Maxime est conscient qu’il devra continuer de s’ajuster. «L’aînée vient tout juste d’avoir son cellulaire. Pour le moment, elle n’exagère pas son utilisation, mais on verra comment ça évolue dans les prochains mois», cite-t-il en exemple.

Dépassé par la techno

Comme beaucoup de parents, Maxime se sent parfois dépassé par la techno. «Je ne connais pas bien les nouvelles plateformes. Je trouve que la technologie va vite, ça change rapidement et les habitudes des jeunes en ligne aussi. Je suis largué», avoue l’homme au début de la quarantaine.

Pour pallier la situation, il prend le temps de s’intéresser à la vie en ligne de ses filles, aux vidéos qu’elles regardent, aux youtubeurs et youtubeuses qu’elles suivent, aux applications qu’elles utilisent. Il se félicite également d’avoir sensibilisé ses filles dès leur plus jeune âge à l’importance de considérer les écrans comme un passe-temps parmi tant d’autres. «On fait beaucoup d’activités ensemble sans écran. Dans notre famille, c’est important de bouger et de sortir prendre l’air tous les jours», précise-t-il.

Bâtir sur ses succès

Si Maxime a décidé de se concentrer sur ses bons coups plutôt que sur ses moins bons coups, c’est parce qu’il considère que ses filles ont une vie en ligne et hors ligne équilibrée. «Leur usage des écrans est loin d’être problématique, alors mon mot d’ordre, c’est flexibilité», explique-t-il.

Il encourage d’ailleurs tous les parents à cultiver la bienveillance envers eux-mêmes et elles-mêmes parce que personne n’est parfait après tout! «Ça ne donne rien de se taper sur la tête avec ce qu’on fait de moins bien. Vaut mieux se concentrer à bâtir sur nos succès», conclut-il.

Par Amélie Cournoyer, journaliste indépendante