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Qu’entend-on par cyberdépendance?

Qu’entend-on par cyberdépendance?

Tout le monde a déjà entendu le mot cyberdépendance à un moment ou à un autre. Certains considèrent même que c’est le mal du siècle. Mais quels sont réellement les critères pour dire qu’une personne est cyberdépendante?

Il n’est pas rare de voir une personne tellement absorbée par son cellulaire qu’elle ignore les autres autour d’elle ou qu’elle trébuche dans la rue. Et les jeunes sont nombreux à jouer à des jeux vidéo pendant plusieurs heures d’affilée, jusqu’à en perdre la notion du temps. Certains en viennent même à réduire leur implication dans les autres sphères de leur vie, comme leurs études, l’activité physique et leurs relations interpersonnelles.

Mais avant de coller une étiquette à quelqu’un, que ce soit en lien avec un appareil spécifique (tablette, cellulaire, ordinateur, etc.) ou un usage précis (réseaux sociaux, jeux vidéo, etc.), il est souhaitable de bien comprendre ce qu’est une dépendance et, par conséquent, la cyberdépendance (qui est aussi appelée utilisation problématique d’Internet ou UPI).

Des dépendances sans substances

Lorsqu’on parle de dépendances, la première chose qui nous vient généralement en tête, ce sont les drogues et l’alcool. Mais il existe aussi ce que nous appelons des dépendances comportementales. Celles-ci portent sur une activité ou un objet qui est mis à la disposition de tout le monde, mais auquel certaines personnes développent une dépendance (principalement psychologique) due aux effets plaisants qu’il procure ou aux fonctions qu’il remplit. Parmi les dépendances comportementales, notons par exemple la dépendance aux jeux de hasard et d’argent, les troubles alimentaires et la dépendance affective. Le trouble du jeu vidéo est également reconnu comme un diagnostic officiel depuis 2018.

À propos de la cyberdépendance

À ce jour, il n’existe pas de consensus scientifique sur ce qu’on appelle communément la cyberdépendance. Différentes études tentent d’analyser cette problématique, mais elles n’utilisent pas toutes les mêmes méthodologies et ne s’intéressent pas forcément aux mêmes usages. Certaines se concentrent sur les jeux vidéo, par exemple, alors que d’autres évaluent tous les usages d’Internet. Puis différents termes sont employés dans le domaine pour qualifier cette problématique, comme utilisation problématique d’Internet, usage pathologique d’Internet, usage compulsif d’Internet, utilisation excessive d’Internet, addiction à Internet et utilisation problématique des écrans souvent reliés à Internet.

Par contre, ce qui semble faire de plus en plus consensus auprès des chercheurs, ce sont les potentiels méfaits d’une surutilisation de la techno sur la santé physique, la santé mentale et les relations sociales.

Les 4 caractéristiques des dépendances

Lorsqu’on parle de dépendances, il y a quatre grandes caractéristiques à prendre en considération:

  1. Avoir une préoccupation démesurée. La personne en vient à entretenir des pensées obsessionnelles par rapport à Internet et aux écrans et ne pense qu’à retourner à son comportement. Elle peut délaisser ses autres centres d’intérêt, parfois même ses amitiés ou sa famille, ses devoirs ou son travail.
  2. Faire un usage excessif pouvant mener à une perte de contrôle. La personne tente de contrôler son utilisation de la techno, se fait des promesses de changer le comportement qu’elle sait lui être nuisible, mais sans y parvenir.
  3. Éprouver des problèmes dans une ou plusieurs sphères de sa vie. La personne peut subir des conséquences fonctionnelles comme négliger son sommeil, son alimentation ou son hygiène, entre autres.
  4. Vivre une souffrance cliniquement significative. La personne ne subit pas seulement des désagréments en lien avec son usage d’Internet et des écrans, elle se sent envahie par son comportement, ce qui lui cause de la souffrance.

Bref, la personne peut tomber dans un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. C’est ce qu’on appelle le cycle de la dépendance.

Remettre l’usage des écrans en perspective

Un jeune peut être souvent sur ses écrans sans en faire forcément un usage problématique. Autre génération, autre façon de communiquer ou de se divertir, doit-on rappeler. Cela dit, il est tout à fait légitime pour les parents de se questionner sur la place que les écrans prennent dans la vie de leur enfant et de s’inquiéter des conséquences négatives que ceux-ci peuvent entraîner, surtout que les risques qu’un jeune vive des méfaits est possible même si l’utilisation n’est pas nécessairement problématique chez lui.

En tant qu’intervenant ou intervenante, votre rôle est de bien comprendre ce qu’est l’utilisation problématique d’Internet afin de répondre aux questions des jeunes mais aussi de leurs parents. Pour ce faire, vous pouvez avoir recours au questionnaire le DÉBA-Internet. La formation à cet outil de détection est requise, et pour obtenir la formation, vous devez communiquer avec le répondant régional en dépendance de votre CISSS ou du CIUSSS. Vous pouvez aussi voir les ressources appropriées au besoin.

Référence: santecom.qc.ca

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