Méfaits et cyberdépendance

Les méfaits des écrans

Les méfaits des écrans

Lorsque les écrans sont mal utilisés ou surutilisés, ils peuvent causer plus de tort que de bien. Chez les enfants et les adolescents, des études démontrent notamment des effets négatifs sur le développement affectif, cognitif et moteur, sur le contrôle des émotions ainsi que sur la santé psychologique et sociale.

Bien que les connaissances à ce sujet soient encore limitées, voici d’autres méfaits des écrans.

Les impacts physiques négatifs

  • Sédentarité et surpoids
    Passer trop de temps devant les écrans serait associé à un moins bon développement de la motricité libre, à une moins bonne alimentation, à un niveau d’activité physique plus faible ainsi qu’à une diminution de la puissance musculaire chez les enfants. En plus d’augmenter leur sédentarité, la surutilisation des écrans contribue au risque de surpoids et d’obésité chez les jeunes et les moins jeunes.
  • Manque de sommeil
    Les écrans produisent une lumière bleue qui retarde la libération de la mélatonine, une hormone nécessaire à l’endormissement. Les jeunes ressentent davantage les effets de la lumière bleue parce que leurs yeux ne la filtrent pas aussi bien que ceux des adultes (le cristallin s’opacifie avec l’âge). Lorsqu’utilisés en soirée, les écrans nuisent donc au sommeil des jeunes. De plus, l’attrait des multiples activités en ligne (jeux, médias sociaux, vidéos) incite certains jeunes à repousser leur heure de coucher. Ce phénomène est encore plus répandu chez les adolescents dont l’horloge biologique tend à se décaler naturellement, ce qui les tient déjà plus éveillés en soirée et rend leur réveil tôt le matin plus pénible.
  • Douleurs
    L’usage des écrans dans une position qui n’est pas ergonomique peut entraîner à long terme des problèmes de posture pouvant occasionner des douleurs au dos, aux épaules, au cou et aux poignets entre autres.
  • Troubles de la vue
    Une utilisation prolongée des écrans peut causer une sécheresse oculaire (du fait qu’on cligne cinq fois moins des yeux quand on regarde un écran), une fatigue visuelle, une vision trouble, des maux de tête, des yeux qui chauffent ou qui picotent de même qu’une perte d’attention ou de concentration.À long terme, les écrans peuvent être responsables du développement des yeux secs et d’une vision fluctuante, entraîner de la photophobie (une sensibilité excessive des yeux à la lumière), causer ou aggraver un problème de coordination des yeux et favoriser la progression de la myopie.

Les impacts psychologiques négatifs

  • Diminution du bien-être
    Un mauvais usage des écrans peut contribuer à une baisse de l’estime de soi, puis à l’augmentation du stress, de l’anxiété et de la déprime.
  • Altération des fonctions cognitives et exécutives
    Certaines études révèlent que la surutilisation des écrans chez les jeunes est liée à une diminution de la concentration, de la mémoire et de l’attention. Un lien dommageable a de plus été établi entre le temps passé devant les écrans et les fonctions exécutives, qui permettent de prendre des décisions, de planifier l’avenir ou de faire face à des situations nouvelles. Celles-ci aident par exemple les jeunes à freiner leurs réactions impulsives, comme un comportement agressif inapproprié. Il a de plus été démontré que les fonctions exécutives contribuent étroitement à la réussite éducative, au développement de compétences sociales et à l’adoption de saines habitudes de vie.
  • Dépendance
    Les activités en ligne peuvent entraîner une dépendance, au même titre que l’alcool et les autres drogues, en activant ce qu’on appelle le «circuit de la récompense». Le jeune qui recherche et obtient à répétition des récompenses, que ce soit en recevant des mentions «j’aime» ou des notifications ou en jouant à des jeux vidéo, s’habituera à la dopamine qu’elles sécrètent. En plus de perdre de l’intérêt pour les activités générant peu de dopamine (par exemple jouer à un jeu de société ou écouter son professeur à l’école), le jeune connaîtra un état «de manque» lorsqu’il en sera privé.
  • Trouble du jeu vidéo
    Depuis le 18 juin 2018, le trouble du jeu vidéo est reconnu comme un problème de santé mentale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Lorsque le «circuit de la récompense» est surstimulé, comme c’est le cas avec les jeux vidéo immersifs en ligne par exemple, le cerveau s’adapte au fil du temps à cette forte sensation de plaisir, ce qui incite le jeune à jouer plus souvent et plus longtemps. De mauvais résultats scolaires, de faibles relations sociales, une mauvaise qualité de sommeil ainsi que des problèmes d’humeur et d’anxiété en sont des conséquences fréquemment observées.

Les impacts négatifs sur la vie sociale

  • Isolement
    Chez les adolescents, laisser la vie en ligne prendre plus d’importance que la vie hors ligne peut entre autres mener à la détérioration des relations interpersonnelles, à l’isolement, à la diminution des compétences sociales ainsi qu’à des difficultés scolaires ou professionnelles.
  • Diminution des compétences sociales
    Le développement social des jeunes peut être affecté par une mauvaise utilisation d’Internet et des écrans, surtout s’ils sont régulièrement exposés à des contenus qui ne leur sont pas destinés (par exemple: hypersexualisation, violence).
  • Difficultés langagières
    Chez les plus jeunes, les habiletés langagières seraient particulièrement perturbées par le temps passé devant les écrans. Avoir des discussions avec les enfants améliore leurs compétences linguistiques et de communication, ce que ne permet pas l’écoute passive d’un écran.
  • Risques pour la sécurité
    Certaines activités en ligne, comme les réseaux sociaux et la diffusion continue en direct (live streaming), comportent des risques pour la sécurité des adolescents (par exemple: cyberintimidation, sextorsion).

Pourquoi les enfants et les ados sont-ils plus à risque?

  • Les enfants: Les enfants sont plus influençables que les adultes et ils sont particulièrement vulnérables aux techniques de marketing Web ainsi qu’aux divers méfaits de l’hyperconnectivité. Leur cerveau étant en plein développement, ils peuvent manquer d’autocontrôle, de jugement et de maturité par rapport à l’utilisation des écrans.
  • Les ados et les jeunes adultes: Les jeunes de ce groupe d’âge ont tendance à être plus impulsifs et sont plus susceptibles de prendre des risques. Ils vivent plusieurs transitions importantes, telles que les premières relations amoureuses, la fin de la scolarité, le départ du foyer familial et l’intégration sur le marché du travail. Plusieurs ont aussi beaucoup de temps libres. Étant donné que leur cerveau est en développement jusqu’à l’âge de 25 ans, les jeunes ont plus de difficulté à garder le contrôle et à trouver un équilibre entre la vie en ligne et la vie hors ligne, ce qui les met plus à risque de vivre des conséquences négatives liées à leur utilisation d’Internet et des écrans.

Attention au terme «cyberdépendance»!

Les risques d’Internet et des écrans sont souvent associés à la cyberdépendance, qui touche seulement une faible proportion des jeunes (un peu plus de 1 % des élèves du secondaire au Québec). Or, l’hyperconnectivité est associée à une panoplie de méfaits qui nous affectent tous. L’important est d’en être conscient pour tenter d’en diminuer les impacts négatifs.