Questions à se poser

La désinformation: comment éviter de tomber dans le piège?

La désinformation: comment éviter de tomber dans le piège?

Selon une enquête internationale, 9 adultes canadiens sur 10 admettent avoir été bernés par une fausse nouvelle en ligne, et les réseaux sociaux sont pointés comme étant la principale source d’informations trompeuses. Il vous est donc probablement déjà arrivé de tomber dans le panneau… et vous avez peut-être même partagé une fausse nouvelle sur vos réseaux sociaux! Voici comment démêler le vrai du faux lorsque vous êtes sur Internet, puis comment aider votre ado à faire de même.

La définition de fausse nouvelle reste floue pour bien des gens, et avec raison. Certaines personnes (comme Donald Trump et ses fake news!) l’utilisent pour qualifier les nouvelles avec lesquelles elles ne sont pas d’accord, ce qui contribue à semer la confusion par rapport à cette expression au sein de la population.

Plus communément, disons qu’on parle d’une fausse nouvelle lorsqu’une histoire fausse est présentée comme vraie dans le but de tromper délibérément les gens. On dit aussi que c’est de la désinformation.

Difficile de repérer les fausses nouvelles en ligne

Les fausses nouvelles ont toujours existé. Mais, de nos jours, elles sont plus nombreuses et difficiles à repérer que jamais: d’une part, parce que les technologies qui les créent sont de plus en plus sophistiquées et, d’autre part, parce qu’Internet et les réseaux sociaux permettent de les propager de façon exponentielle.

Il faut aussi dire que les créateurs de fausses nouvelles sont devenus des experts dans l’art de berner les internautes. Ils appuient par exemple leurs informations sur de soi-disant experts ou sur des études dites scientifiques afin de convaincre les gens de croire ce qu’ils lisent. Ils publient leurs textes sur des sites qui ressemblent en tous points à ceux des médias traditionnels. Puis ils tentent par tous les moyens de susciter des émotions fortes, comme la peur, la colère ou la surprise, dans le but d’inciter les gens à relayer la nouvelle. Résultat: les fausses nouvelles circulent plus vite que les vraies et atteignent plus de gens.

Réseaux sociaux et désinformation

Malheureusement, plusieurs d’entre nous participent à la désinformation en ligne en relayant des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, souvent inconsciemment. C’est ce qu’on appelle de la mésinformation (quand une personne retransmet une fausse information en la croyant vraie, sans chercher à induire l’autre en erreur). L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) rapporte que les réseaux sociaux sont la source de 88 % de la mésinformation.

Le problème, c’est que les gens s’informent de plus en plus sur les réseaux sociaux. En effet, une enquête NETendances publiée en 2022 indique que le tiers (33 %) des adultes québécois utilisent les réseaux sociaux comme principale source pour s’informer sur l’actualité. Ce chiffre grimpe à mesure que l’âge descend, soit 50 % chez les 25 à 34 ans et 67 % chez les 18 à 24 ans. Une étude britannique parue la même année a, pour sa part, déterminé qu’Instagram, TikTok et YouTube avaient déclassé les médias traditionnels comme sources d’information chez les 12 à 15 ans.

La désinformation en ligne, un problème réel

Le principal méfait de la désinformation, c’est de créer de la confusion dans la tête des gens concernant les faits et les sources d’information fiables. Cette confusion mène souvent au cynisme et à la perte de confiance envers les médias et les gouvernements, en plus de menacer la démocratie.

Selon le contenu qu’elles véhiculent, les fausses nouvelles en ligne peuvent avoir plusieurs autres répercussions négatives, telles que:

  • constituer une menace pour la santé publique (lorsqu’elles véhiculent des informations médicales erronées);
  • être une source de stress ou d’anxiété (lorsqu’elles annoncent des catastrophes, entre autres);
  • exacerber les tensions entre les gens, voire diviser la population (lorsqu’elles portent sur des questions politiques, ethniques ou religieuses);
  • nuire à la réputation d’une personne et l’exposer à des insultes ou à des menaces.

Les algorithmes des réseaux sociaux participent également à la désinformation puisqu’ils personnalisent le contenu qu’ils nous proposent sur nos fils d’actualité en fonction de ce qui nous fait réagir ou nous intéresse. Ainsi, plus vous ou votre ado consultez de fausses nouvelles sur Facebook, Instagram, YouTube ou TikTok, plus on vous en montrera. Cela aura éventuellement pour effet de vous enfermer dans une chambre d’écho (aussi appelée bulle de filtres), qui réduit la diversité des sources d’information auxquelles vous serez exposé et qui vous présente principalement du contenu qui vous conforte dans vos idées et qui renforce vos convictions.

4 façons d’identifier les fausses nouvelles

En tant que parent, il est important de comprendre le phénomène de la désinformation pour pouvoir en discuter avec votre jeune. Un des objectifs principaux est de lui montrer comment repérer les sources d’information fiables et celles qui ne le sont pas.

Voici quatre bonnes façons de valider une nouvelle:

  1. Lire le texte: Si l’on se fait prendre par une fausse nouvelle, c’est très souvent parce qu’on ne prend pas le temps de lire le texte (et au complet) afin d’évaluer si l’information semble véridique et provient d’une source fiable. Une étude a d’ailleurs montré que 59 % des articles sur Twitter ont été partagés sans avoir été lus. Lire la nouvelle vous permettra de déterminer si l’information semble fiable ou tirée par les cheveux, si elle se base sur des faits et des preuves (études, statistiques officielles) et si les sources sont retraçables ou inconnues, entre autres. Méfiez-vous des textes bourrés de fautes qui contiennent des informations ou des photos particulièrement provocantes ou sensationnalistes.
  2. Trouver la source: N’oubliez pas de vérifier qui a publié le texte original et qui en est l’auteur. Est-ce un journaliste connu, un média reconnu ou une agence de presse (ex. : La Presse canadienne, Agence France-Presse, Agence QMI, Associated Press)? Si les réponses sont non, consultez la section À propos ou Contact du site Web pour savoir à qui vous avez affaire. Sur les réseaux sociaux, les faux comptes qui relayent de la fausse information sont souvent créés depuis peu de temps – même s’ils sont très actifs –, puis ils n’ont pas de photo de profil ou celle-ci semble fausse.
  3. Valider les informations: Pour ce faire, utilisez Google Actualités en écrivant quelques mots-clés de la nouvelle dans la barre de recherche afin de vérifier si d’autres organes de presse la rapportent ou si la nouvelle circule uniquement sur des sites louches. Vous pouvez aussi consulter des sites de vérification des faits (aussi appelés fact-checking) comme les Décrypteurs, Le Détecteur de rumeurs et Désintox, qui s’occupent pour nous d’examiner les faits et de dévoiler les fausses nouvelles.
  4. Valider la photo: Afin de vérifier l’origine d’une photo ou de vérifier qu’elle est bel et bien en lien avec la nouvelle, il suffit d’enregistrer l’image dans votre appareil pour ensuite la glisser dans la barre de recherche de Google Images. Cela permet de voir tous les sites qui l’ont utilisée.

Finalement, expliquez à votre ado l’importance de conserver un esprit critique par rapport à l’information qui circule en ligne et de prendre un pas de recul avant de partager une nouvelle sur ses réseaux sociaux.

Psitt… Le site des Décrypteurs de Radio-Canada propose une série de 15 ateliers en ligne afin de vous outiller contre les fausses nouvelles qui circulent sur le Web. Pourquoi ne pas les suivre en compagnie de votre ado?

Infolettre

Abonnez-vous à notre infolettre