Quand s'inquiéter?

Obtenir de l’aide en cyberdépendance pour son enfant

Par équipe PAUSE, en collaboration avec Marie-Josée Michaud et Miguel Therriault du Grand Chemin, un organisme qui offre des services de thérapie avec hébergement aux jeunes de 12 à 17 ans.

Obtenir de l’aide en cyberdépendance pour son enfant

Si vous soupçonnez votre enfant d’avoir un problème de cyberdépendance, vous vous demandez peut-être à quelle porte cogner pour obtenir du soutien. Lisez ce qui suit pour en savoir plus sur le processus d’évaluation et les services d’aide.

Quand un jeune développe une cyberdépendance, et ce, peu importe son usage (que ce soit les jeux vidéo, les réseaux sociaux ou autre), cela peut être très déstabilisant pour ses parents. Souvent, ceux-ci ne reconnaissent plus leur enfant, ils ne comprennent plus ses comportements. Ils peuvent être inquiets, se sentir dépassés par les événements et ne pas trop savoir quoi faire pour le soutenir.

Si vous vous reconnaissez dans ce portrait, n’hésitez surtout pas à aller chercher de l’aide. L’école vous a peut-être déjà contacté à ce sujet puisque les enseignants et l’ensemble du personnel demeurent généralement à l’affût des signes d’une utilisation problématique d’Internet (UPI) chez leurs élèves. Sinon, vous pouvez téléphoner à l’école pour demander de discuter avec un intervenant psychosocial. Il est également possible de contacter votre médecin de famille ou encore le CISSS ou le CIUSSS de votre région. Pour joindre rapidement un professionnel en intervention psychosociale, contactez la ligne Info-Social 811.

Une démarche volontaire et confidentielle

À partir de l’âge de 14 ans, c’est sur une base volontaire que les jeunes doivent effectuer une demande pour des services d’aide et de soutien en dépendance. En d’autres mots, vous ne pouvez pas obliger votre enfant à rencontrer un intervenant ou à suivre une thérapie, à moins qu’il soit rendu à un stade où il représente un danger pour lui-même ou pour les autres. Sachez aussi que les rencontres d’évaluation et la thérapie sont confidentielles dès 14 ans, c’est-à-dire que le jeune et les intervenants ne sont pas tenus de vous en informer (à moins que les soins nécessitent un hébergement).

Le dépistage et l’évaluation de la cyberdépendance

Dans un premier temps, votre enfant devra rencontrer un intervenant afin de discuter de sa situation, et possiblement remplir avec lui une grille servant à dépister une éventuelle UPI. Le résultat indiquera à l’intervenant s’il doit le diriger vers un intervenant spécialisé en dépendance du CISSS ou du CIUSSS de votre région dans le but d’obtenir une évaluation plus approfondie. Celle-ci déterminera le type d’aide qui sera offert.

Si l’évaluation conclut que votre jeune a une UPI, il est fort possible qu’il bénéficie d’un suivi en externe avec un intervenant du centre de réadaptation en dépendance de votre région, tout en demeurant à la maison. Les parents sont généralement invités à s’impliquer dans ce suivi, à moins que l’ado (de 14 ans et plus) demande que ses parents ne soient pas informés, ce qui est dans ses droits.

Par contre, si on évalue que le jeune manque de motivation ou que sa problématique pourrait s’aggraver s’il reste dans son environnement, on lui recommandera plutôt de suivre une thérapie avec hébergement. Dans les deux cas, le jeune sera suivi par un intervenant pivot qui le soutiendra dans sa démarche et travaillera à maintenir sa motivation tout au long du processus (qui peut s’étendre sur quelques semaines).

La thérapie avec hébergement pour la cyberdépendance

Au Québec, l’organisme qui propose des services de thérapie avec hébergement pour l’UPI, et ce gratuitement, aux jeunes de 12 à 17 ans s’appelle Le Grand Chemin. Il offre trois points de service, soit à Montréal, à Québec et à Saint-Célestin dans le Centre-du-Québec.

Si votre jeune est encouragé à suivre une thérapie avec hébergement, il sera tout d’abord invité à visiter le centre, accompagné ou non par vous. S’il le souhaite, il pourra par la suite déposer une demande d’admission. Le temps d’attente moyen pour être admis est d’environ deux semaines.

Lors de leur séjour au Grand Chemin, les jeunes doivent respecter un horaire précis (heures pour l’éveil et le coucher, les repas) ainsi que soigner leur hygiène personnelle. Ils sont scolarisés au centre le matin, suivent des ateliers de groupe en après-midi et participent à diverses activités sportives, artistiques et culturelles. Les fins de semaine, ils se retrouvent dans un chalet en forêt pour des séances d’intervention par la nature et l’aventure.

Chaque ado est suivi sept jours sur sept par une équipe d’intervenants en réadaptation, puis un intervenant attitré le rencontre individuellement d’une à trois fois par semaine. Dès la première semaine, ils établissent ensemble un plan d’intervention avec des objectifs hebdomadaires à atteindre. De façon générale, les séjours au Grand Chemin durent de 8 à 10 semaines, pendant lesquelles les adolescents apportent des améliorations significatives dans plusieurs sphères de leur vie.

L’importance de l’engagement des parents

Les parents sont fortement encouragés à s’investir dans le processus de réadaptation de leur jeune afin de le soutenir et de mieux le comprendre. Un intervenant leur est d’ailleurs spécifiquement attitré. Au Grand Chemin, les parents sont notamment invités à participer à des ateliers de groupes sur des thèmes variés, à des activités parents-enfants organisées par le centre de même qu’à une rencontre familiale afin de rétablir la confiance et le respect mutuels entre leur jeune et eux.

Le retour à la maison après une thérapie pour cyberdépendance

Après une thérapie en hébergement, un programme de réinsertion sociale d’une durée de 16 semaines est offert. Le jeune rentre vivre chez lui, mais peut retourner au centre chaque semaine pour assister à une rencontre individuelle ou de groupe. Un guide d’accompagnement est fourni aux parents pour les aider à bien soutenir leur enfant dans son rétablissement. L’intervenant famille continue pour sa part d’effectuer un suivi avec les parents.

Il faut savoir que le rétablissement est un processus et que le jeune qui complète une thérapie continuera de faire face à des défis en lien avec l’utilisation d’Internet et des écrans. Cela dit, il est tout à fait possible pour lui de retrouver une utilisation qui lui procure plus de bienfaits que de méfaits… Et votre soutien dans cette période critique de sa vie fera toute la différence!