Lexique techno
Lexique techno
Petit guide techno: partie 3
17 mai 2022
L’équipe de PAUSE en est déjà à la troisième partie de son lexique techno, poursuivant toujours le même but: aider les parents à mieux comprendre ce qui se passe en ligne. Cette fois, on explique différents comportements en lien avec les écrans.
Les parents sont les premiers modèles de leur enfant. Notre façon d’agir dans notre vie en ligne et hors ligne influence donc directement sa conduite. Or, nous n’avons pas nécessairement conscience de tous nos faits et gestes… Vous reconnaissez-vous dans la définition d’un (ou de plusieurs) de ces 10 comportements?
- Catfishing: Utiliser une fausse identité en ligne dans le but de duper la personne avec qui l’on communique. Le catfishing consiste à se faire passer pour un autre en se servant de ses photos et de ses informations (par exemple un homme plus jeune ou une fille plus «belle») ou en se créant un personnage fictif. C’est une supercherie récurrente sur les applications et les sites de rencontre. Les prédateurs s’en servent aussi pour contacter leurs potentielles victimes. Par ailleurs, plusieurs réseaux sociaux, comme Instagram et Snapchat, offrent à leurs utilisateurs ce qu’on appelle des catfish filter, soit des filtres dédiés à améliorer leur apparence.
- Défilement morbide (doomscrolling ou doomsurfing): Faire défiler de manière compulsive les nouvelles négatives ou tragiques sur son fil d’actualité ou sur un site Web, même si celles-ci nous dépriment, nous rendent anxieux ou nous mettent en colère. Le défilement morbide est notamment favorisé par notre environnement hyperconnecté ainsi que par les algorithmes des plateformes, qui nous entraînent dans un cercle vicieux chronophage en nous proposant toujours plus de contenu similaire à ce que l’on consulte.
- Distraction numérique: Être dérangé par un appareil connecté lorsqu’on vaque à ses occupations. La plus grande source de distraction numérique est probablement les notifications visuelles et sonores sur nos cellulaires, tablettes et ordinateurs pour nous avertir de la présence d’un nouveau texto, courriel, message ou d’une activité sur les réseaux sociaux. Elle nuit à la concentration et peut mener à la procrastination, par exemple si l’on arrête de travailler pour aller voir une alerte sur Instagram et qu’on se met à faire défiler notre fil d’actualité.
- Fantomisation (ghosting): Action de rompre une relation amicale, amoureuse ou sexuelle en ne donnant plus de nouvelles à l’autre du jour au lendemain et sans explication. La personne qui ghoste coupe subitement la communication numérique avec l’autre en ne répondant plus à ses appels, textos, courriels et messages sur les réseaux sociaux ou sur les sites et applications de rencontre.
- Infidélité numérique (phadultery): Relation extraconjugale entretenue en ligne avec une personne que l’on connaît ou non, par le biais d’un échange de photos, de vidéos ou de messages écrits et verbaux à caractère sexuel, mais sans contact physique ni rencontre en personne. Certains croient que ces actions ne sont que virtuelles, donc qu’elles ne représentent pas une infidélité à proprement parler, ce qui peut entraîner des tensions dans leur couple.
- Nomophobie: Ce terme découle de l’expression anglaise no mobile phone phobia pour désigner le malaise ou l’anxiété ressentie à l’idée de se retrouver séparé de son cellulaire ou de ne pas pouvoir l’utiliser parce que ses batteries tombent à plat ou que le réseau Internet ne fonctionne pas bien, par exemple. La nomophobie renvoie au concept de FOMO (Fear Of Missing Out), soit la peur de manquer quelque chose. En français, le terme approprié pour définir cette dépendance au cellulaire est mobidépendance.
- Smombie: Mot-valise formé à partir des noms smartphone et zombie pour qualifier toute personne qui se déplace dans les rues en étant tellement captivée par son cellulaire qu’elle se met en danger. Un piéton qui marche sur le trottoir ou qui traverse une intersection avec le nez scotché à son écran est un smombie. Texter en marchant augmenterait le risque de collision de près de 33 %, selon des données rapportées par Radio-Canada en 2015.
- Surpartage parental (oversharenting): Partager souvent et en grand nombre des photos, des vidéos et d’autres informations plus ou moins privées de ses enfants sur les réseaux sociaux. En plus d’être souvent effectuée sans leur consentement, cette pratique peut les mettre à risque de vol d’identité et de fraude en ligne dans le futur. Ces informations et photos peuvent également refaire surface à tout moment et nuire à l’enfant dans sa vie adulte (s’il devient une personne connue entre autres).
- Technoférence: Contraction des mots technologie et interférence pour qualifier le fait de laisser un écran interférer lors d’une interaction avec un ami, un collègue, son conjoint ou un autre membre de la famille, ce qui nous amène à réduire l’attention que l’on porte à la personne devant soi. Par exemple : écouter d’une oreille son enfant raconter sa journée parce qu’on répond à un courriel en même temps, interrompre une conversation avec une amie pour aller voir une notification qui vient d’apparaître sur son cellulaire, écrire un texto pendant que la serveuse prend la commande à notre table au restaurant.
- Télésnober: Mot-valise créé à partir de téléphone et de snober pour décrire l’action d’ignorer volontairement la ou les personnes physiquement présentes avec soi en regardant son cellulaire. Le télésnobisme peut se produire dans le but d’éviter la conversation ou de cacher un inconfort ou une anxiété sociale, par exemple.
Si vous adoptez l’un ou l’autre de ces comportements, tentez de viser un meilleur équilibre numérique afin d’influencer votre enfant à faire de même. N’oubliez pas qu’une saine utilisation des écrans n’est pas qu’une question de temps passé sur les appareils. Il faut aussi connaître les moments adéquats pour s’en servir, puis s’assurer d’avoir une bonne conduite en ligne.
Prochaines lectures
Filtre