Méfaits et cyberdépendance

Partagez-vous des photos de votre enfant sur les réseaux sociaux?

Un parent qui prend en photo son enfant et obtient des likes

Il n’y a pas de mal à partager une photo de son enfant sur Instagram à l’occasion, mais saviez-vous que publier régulièrement du contenu concernant votre jeune sur les réseaux sociaux comporte des risques?

Vous avez sans doute quelques contacts sur Facebook de fiers parents qui partagent fréquemment des photos, des vidéos et des informations concernant leur enfant. Peut-être faites-vous aussi partie du lot… Il faut dire que le phénomène est tellement commun qu’il porte un nom: le sharenting, une contraction des termes share (partager) et parenting (parentalité).

Les risques du partage (sharenting) sur les réseaux sociaux pour l’enfant

En diffusant du contenu concernant leur enfant sur les réseaux sociaux, les parents peuvent — sans le vouloir et malgré leurs bonnes intentions — les exposer à des conséquences nuisibles, comme celles-ci:

  • Utilisation future des renseignements. Les publications concernant votre enfant peuvent révéler beaucoup d’informations à son sujet (son nom, sa date de naissance, son adresse, son école, son état de santé, ses préférences, sa personnalité, etc.). Ces données pourraient éventuellement être utilisées, que ce soit par un potentiel employeur afin de déterminer sa capacité de performance au travail, par une institution financière pour décider de lui accorder un prêt ou par les entreprises pour lui présenter des publicités ciblées en ligne.
  • Vol d’identité. Tous les renseignements que vous divulguez de façon directe ou indirecte en publiant du contenu sur les réseaux sociaux rendent votre jeune vulnérable à un vol d’identité ou à la fraude. Sachez qu’il suffit d’avoir le nom, la date de naissance et l’adresse d’une personne pour ouvrir un compte bancaire ou pour faire des demandes de crédit en son nom. 
  • Développement identitaire. Chaque publication sur les réseaux sociaux concernant votre enfant contribue à lui bâtir une identité en ligne. Cette personnalité publique, souvent créée sans son avis ou son consentement, peut nuire au développement de sa propre identité en ligne et hors ligne.
  • Estime de soi. Le sharenting façonne généralement une image idéalisée de l’enfant et celle-ci peut diminuer son estime de soi s’il ou elle s’y compare. D’un autre côté, le partage d’une habitude ou d’un trait de caractère gênant ou de photos peu flatteuses peut également nuire à son estime.
  • Intimidation et cyberintimidation. Ce que vous publiez sur les réseaux sociaux et qui vous semble anodin aujourd’hui pourrait devenir gênant ou humiliant pour votre enfant plus tard. En plus de potentiellement nuire à sa réputation, ce contenu pourrait être utilisé par des personnes malveillantes à des fins d’intimidation ou de cyberintimidation. N’oubliez pas que vous perdez le contrôle du contenu qui est mis en ligne et que celui-ci peut ressurgir à tout moment…
  • Exploitation sexuelle. Les photos de votre enfant que vous mettez en ligne peuvent être utilisées afin de créer du matériel pédopornographique. L’intelligence artificielle facilite malheureusement la création de ce genre de contenu. Cela dit, des photos prises sur les réseaux sociaux d’enfants dans des situations de la vie courante se trouvent également sur des sites de pornographie juvénile, accompagnées de commentaires à caractère sexuel.

 

5 façons de réduire les risques du partage de contenu à propos de vos enfants sur les réseaux sociaux

1. Modifier les paramètres de confidentialité de ses comptes sur les réseaux sociaux.

Assurez-vous que votre profil est privé et que vos publications ne sont pas publiques. Gardez toutefois en tête que ces précautions ne réduisent pas les risques à zéro, car n’importe qui peut faire une capture d’écran et repartager le contenu que vous mettez en ligne à un auditoire plus large.

2. Réfléchir avant de publier.

Prêtez attention à la quantité d’informations directes ou indirectes que vous divulguez via la photo, la vidéo ou le commentaire que vous vous apprêtez à publier (ex.: l’adresse de votre maison en arrière-plan d’une vidéo, la date et l’année de naissance de votre enfant sur une publication écrite soulignant son anniversaire, le logo de son école sur une photo de rentrée scolaire). Demandez-vous aussi si vous rendez publiques des informations susceptibles de le rendre mal à l’aise ou de lui nuire plus tard.

3. Cacher l’identité de l’enfant.

Optez pour des photos qui ne montrent pas son visage (de dos, par exemple). Et sachez qu’il est possible de modifier les photos que vous mettez en ligne en floutant son visage ou en y apposant un émoji pour le masquer.

4. Partager les photos et vidéos en privé.

Si vous souhaitez partager du contenu concernant votre enfant avec vos proches, privilégiez les messageries privées, comme Messenger ou WhatsApp.

5. Informer votre entourage.

Demandez aux gens de votre entourage (ex.: amis et amies, oncles et tantes, grands-parents, etc.) de ne pas mettre en ligne d’images ou d’informations concernant votre enfant sans votre consentement.

Faire le ménage dans ses réseaux sociaux

Si vous avez déjà mis en ligne beaucoup de contenu concernant votre enfant, pas de panique! Allez faire le ménage de vos comptes sur les réseaux sociaux en supprimant ou en modifiant les publications qui ne respectent pas les critères mentionnés plus haut.

 

Puis n’oubliez pas que, tout comme les adultes, les enfants ont droit à leur vie privée. Limitez donc le plus possible les publications les concernant et réfléchissez toujours avant de mettre du nouveau contenu en ligne.

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