Quand s'inquiéter?

Jeux vidéo: est-ce que mon ado joue trop?

Jeux vidéo: est-ce que mon ado joue trop?

Faites-vous partie des parents qui se demandent si leur enfant passe trop de temps à jouer aux jeux vidéo? qui s’interrogent sur les règles à imposer, sur l’encadrement à fournir? Vous n’êtes pas seul! Deux parents d’ados mettent cartes sur table en faisant part de leur expérience.

Lucie est mère de garçons de 13 et 7 ans. Si l’activité favorite de son cadet est de jouer dehors avec ses amis, celle de son aîné est de jouer à Fortnite dans la salle familiale du sous-sol. «Il pourrait jouer 24 heures d’affilée si on ne le limitait pas», dit-elle en exagérant à peine. Il y a un an et demi, son fils a découvert ce jeu multijoueur en ligne (MMO) par le biais d’amis et c’est devenu, comme bien des jeunes, une passion qui accapare la majeure partie de ses temps libres.

Lucie et sa conjointe sont conscientes des bienfaits que le jeu vidéo apporte à leur fils, comme de lui permettre de relaxer au retour de l’école et de faire du social avec ses amis, qui jouent presque tous sur cette plateforme. Par contre, elles se questionnent sur les impacts de son usage intensif des jeux en ligne. «Rester devant un écran pendant des heures et s’enfermer dans la maison est en fait une activité sédentaire qui le coupe de la vie familiale et du monde extérieur», déplore-t-elle.

La (difficile) gestion du temps d’écran

Sensibilisées au risque de perte de contrôle avec les jeux vidéo et de cyberdépendance, les mamans ont convenu de limiter le temps d’écran de leur aîné. «La semaine, on le laisse jouer une heure et demie au retour de l’école et parfois après le souper, poursuit Lucie. La fin de semaine, c’est un autre combat: il peut jouer 5 ou 6 heures d’affilée.»

Les parents en conviendront: il n’est pas évident d’instaurer des règles dans la maison et de les faire respecter, qu’elles concernent l’heure du coucher, les sorties… ou les jeux vidéo! «C’est une source de conflits constante, précise Lucie. Chaque fois qu’on lui demande de se débrancher, il faut négocier: si on lui donne 5 minutes, il en veut 30.»

Contrôler ou lui apprendre à se contrôler?

Frédéric est père d’un garçon de 15 ans. Étant lui-même un gamer, l’informaticien a initié son garçon aux jeux vidéo sur sa console Wii lorsqu’il avait 5 ans. Dix ans plus tard, son ado passe de 3 à 6 heures par jour sur son cellulaire, sur la PlayStation 4 ou sur son ordinateur pour jouer à divers jeux ou pour regarder jouer ses gamers préférés sur YouTube. Contrairement à Lucie, Frédéric ne gère pas le temps d’écran de son fils. «Avec ma conjointe, on a décidé d’opter pour la responsabilisation. On lui apprend à se contrôler, plutôt que de l’empêcher de jouer, raconte-t-il. Cela dit, s’il exagère, on n’hésite pas à intervenir pour lui dire de faire autre chose.»

Chez Frédéric, comme chez Lucie, les conflits liés aux jeux vidéo surviennent surtout quand les parents obligent leur ado à se débrancher. «Pour éviter les disputes, on s’informe désormais à l’avance du temps dont il a besoin pour terminer sa partie. Si c’est 10 minutes, on lui accorde le délai en lui demandant de tout éteindre après et, généralement, il le fait», explique Lucie.

Viser l’équilibre

Frédéric se demande parfois s’il accorde trop de liberté à son fils avec les écrans. «En même temps, il ne m’inquiète pas, parce qu’il a d’autres passions. Il est très sportif et il aime jouer de la guitare», souligne-t-il. Quant à Lucie, son truc pour aider son aîné à décrocher de Fortnite, c’est de l’encourager à participer à des activités parascolaires qui l’intéressent, comme l’escrime et la robotique. «Ainsi, je sais que ces deux soirs-là, il ne les passera pas sur la console», dit-elle.

Puis, Frédéric et Lucie n’hésitent pas à proposer à leur ado une sortie ou un jeu de société pour passer du temps en famille et éviter qu’il ne retourne machinalement devant l’écran. «Il n’y a pas de chemin clair ni de règles précises à suivre pour encadrer l’utilisation des jeux vidéo. Je crois que l’important est de chercher un équilibre», conclut Frédéric.

Par Amélie Cournoyer, journaliste indépendante

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