
Établir des règles
Méfaits et cyberdépendance
20 mai 2025
Vous connaissez sans doute le phénomène du ghosting, peut-être pour l’avoir vécu vous-même. Mais en avez-vous déjà discuté avec votre ado pour savoir si elle ou il en a été victime ou si elle ou il l’a fait subir à d’autres? Même s’il est parfois banalisé, ce comportement n’a rien de banal!
On parle de ghosting lorsqu’une personne met fin de façon volontaire à une relation en ligne avec une autre personne sans avertissement ni raison apparente. Elle ne répond alors plus aux appels et elle ne retourne plus les messages ni les textos.
Le phénomène (appelé fantomisation ou spectrification en français) a toujours existé, mais il a pris de l’ampleur dans les années 2000 avec la popularité des réseaux sociaux et des applications de rencontre. En effet, il est beaucoup plus facile en ligne de ne plus répondre à une personne ou de la bloquer pour mettre fin à toute communication. Les écrans créent aussi une distance émotionnelle dans nos interactions. On peut oublier que les personnes avec qui on communique sont des êtres humains qui ont des sentiments.
Le terme «ghoster» est le plus souvent utilisé dans le cadre des relations amoureuses. Mais il s’applique aussi dans un contexte amical, familial ou professionnel. Une personne peut en «ghoster» une autre pour éviter de devoir lui expliquer pourquoi elle souhaite mettre fin à une relation ou quitter son emploi, par exemple.
Bref, n’importe qui peut «ghoster» ou être «ghosté» à un moment dans sa vie, peu importe son âge. Chez les ados, le ghosting peut devenir une dynamique de groupe, par exemple lorsque tout le monde ignore un ou une membre dans un groupe Snapchat ou sur Instagram.
Le ghosting est un comportement à éviter parce qu’il n’est pas respectueux. Il peut toutefois être approprié dans certaines situations (p. ex.: harcèlement, cyberintimidation, sextorsion).
Interrompre abruptement toute communication avec une personne sans lui en donner les raisons et sans se soucier de sa réaction et de ses émotions est une forme d’évitement. On fuit alors une discussion qui nous obligerait à justifier notre décision de couper les ponts.
Cette ignorance intentionnelle est pénible pour les gens qui la subissent. Plusieurs vont analyser, voire suranalyser les événements qui ont mené au ghosting pour essayer de leur trouver un sens. Les premiers temps, la personne va souvent tenter de reprendre contact avec l’autre dans le but d’obtenir des explications. Certains individus vont se blâmer pour ce qui arrive.
Les personnes qui se font ghoster peuvent vivre:
Il n’y a pas une seule raison à cette question. Le ghosting est souvent le résultat d’un manque de maturité ou de compétences sociales, par exemple de faibles habiletés en communication ou de pauvres aptitudes en gestion de conflits.
La personne qui prend l’habitude de ghoster les gens finira, elle aussi, par ressentir les conséquences de son propre comportement, telles que:
Parce que le phénomène peut toucher tout le monde, le ghosting est un sujet qu’il importe d’aborder avec votre ado. Posez-lui ces questions:
Parler de ghosting avec votre ado est une bonne occasion de lui rappeler l’importance de la communication avec les gens qui l’entourent. Même si ce n’est pas toujours facile, des conversations en tête-à-tête s’imposent lorsqu’on décide de mettre fin à une relation. Prendre le temps d’échanger pour s’expliquer et se comprendre est essentiel. Il s’agit d’une question de savoir-vivre, qui est aussi importante en ligne que hors ligne.
Sources: ledevoir.com, newportinstitute.com, screenagersmovie.com
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