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Méfaits et cyberdépendance
Questions à se poser
14 mars 2023
Selon une enquête internationale, 9 adultes canadiens sur 10 admettent avoir été bernés par une fausse nouvelle en ligne, et les réseaux sociaux sont pointés comme étant la principale source d’informations trompeuses. Il vous est donc probablement déjà arrivé de tomber dans le panneau… et vous avez peut-être même partagé une fausse nouvelle sur vos réseaux sociaux! Voici comment démêler le vrai du faux lorsque vous êtes sur Internet, puis comment aider votre ado à faire de même.
La définition de fausse nouvelle reste floue pour bien des gens, et avec raison. Certaines personnes (comme Donald Trump et ses fake news!) l’utilisent pour qualifier les nouvelles avec lesquelles elles ne sont pas d’accord, ce qui contribue à semer la confusion par rapport à cette expression au sein de la population.
Plus communément, disons qu’on parle d’une fausse nouvelle lorsqu’une histoire fausse est présentée comme vraie dans le but de tromper délibérément les gens. On dit aussi que c’est de la désinformation.
Les fausses nouvelles ont toujours existé. Mais, de nos jours, elles sont plus nombreuses et difficiles à repérer que jamais: d’une part, parce que les technologies qui les créent sont de plus en plus sophistiquées et, d’autre part, parce qu’Internet et les réseaux sociaux permettent de les propager de façon exponentielle.
Il faut aussi dire que les créateurs de fausses nouvelles sont devenus des experts dans l’art de berner les internautes. Ils appuient par exemple leurs informations sur de soi-disant experts ou sur des études dites scientifiques afin de convaincre les gens de croire ce qu’ils lisent. Ils publient leurs textes sur des sites qui ressemblent en tous points à ceux des médias traditionnels. Puis ils tentent par tous les moyens de susciter des émotions fortes, comme la peur, la colère ou la surprise, dans le but d’inciter les gens à relayer la nouvelle. Résultat: les fausses nouvelles circulent plus vite que les vraies et atteignent plus de gens.
Malheureusement, plusieurs d’entre nous participent à la désinformation en ligne en relayant des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, souvent inconsciemment. C’est ce qu’on appelle de la mésinformation (quand une personne retransmet une fausse information en la croyant vraie, sans chercher à induire l’autre en erreur). L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) rapporte que les réseaux sociaux sont la source de 88 % de la mésinformation.
Le problème, c’est que les gens s’informent de plus en plus sur les réseaux sociaux. En effet, une enquête NETendances publiée en 2022 indique que le tiers (33 %) des adultes québécois utilisent les réseaux sociaux comme principale source pour s’informer sur l’actualité. Ce chiffre grimpe à mesure que l’âge descend, soit 50 % chez les 25 à 34 ans et 67 % chez les 18 à 24 ans. Une étude britannique parue la même année a, pour sa part, déterminé qu’Instagram, TikTok et YouTube avaient déclassé les médias traditionnels comme sources d’information chez les 12 à 15 ans.
Le principal méfait de la désinformation, c’est de créer de la confusion dans la tête des gens concernant les faits et les sources d’information fiables. Cette confusion mène souvent au cynisme et à la perte de confiance envers les médias et les gouvernements, en plus de menacer la démocratie.
Selon le contenu qu’elles véhiculent, les fausses nouvelles en ligne peuvent avoir plusieurs autres répercussions négatives, telles que:
Les algorithmes des réseaux sociaux participent également à la désinformation puisqu’ils personnalisent le contenu qu’ils nous proposent sur nos fils d’actualité en fonction de ce qui nous fait réagir ou nous intéresse. Ainsi, plus vous ou votre ado consultez de fausses nouvelles sur Facebook, Instagram, YouTube ou TikTok, plus on vous en montrera. Cela aura éventuellement pour effet de vous enfermer dans une chambre d’écho (aussi appelée bulle de filtres), qui réduit la diversité des sources d’information auxquelles vous serez exposé et qui vous présente principalement du contenu qui vous conforte dans vos idées et qui renforce vos convictions.
En tant que parent, il est important de comprendre le phénomène de la désinformation pour pouvoir en discuter avec votre jeune. Un des objectifs principaux est de lui montrer comment repérer les sources d’information fiables et celles qui ne le sont pas.
Voici quatre bonnes façons de valider une nouvelle:
Finalement, expliquez à votre ado l’importance de conserver un esprit critique par rapport à l’information qui circule en ligne et de prendre un pas de recul avant de partager une nouvelle sur ses réseaux sociaux.
Psitt… Le site des Décrypteurs de Radio-Canada propose une série de 15 ateliers en ligne afin de vous outiller contre les fausses nouvelles qui circulent sur le Web. Pourquoi ne pas les suivre en compagnie de votre ado?
Par Amélie Cournoyer, journaliste indépendante
Sources: ici.radio-canada.ca, canada.ca, lemonde.fr, sciencepresse.qc.ca, oecd.org, science.org, cigionline.com, ulaval.ca, ofcom.org.uk, ise.ac.uk, hal.inria.fr
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