L’attrait des écrans

Internet a tout pour monopoliser notre temps et notre attention: il est facile à utiliser, accessible en tout temps et presque partout, mais surtout, il offre un puits sans fond d’applications, de plateformes et de jeux. Bref, difficile de ne pas perdre le contrôle devant ce buffet numérique à volonté!

Des techniques de marketing redoutables

Si nous passons beaucoup de temps sur Internet, c’est en partie parce que les concepteurs Web travaillent d’arrache-pied pour imaginer de nouvelles façons d’attirer notre attention. Une tâche facile puisque nous sommes curieux de nature et en quête constante de plaisir!

En fait, ils maîtrisent tellement bien leur art que c’est devenu difficile pour nous de résister au désir d’allumer nos écrans. Parmi les techniques utilisées pour nous appâter, mentionnons les notifications, les «like», les fichiers qui s’autodétruisent (comme sur l’application Snapchat) et la lecture automatique de vidéos avec un compte à rebours (on peut penser ici à Netflix). À cela nous pouvons ajouter les algorithmes qui sont conçus pour proposer du contenu ciblé pouvant intéresser tant les adultes que les adolescents ou les plus jeunes enfants. Vous avez bien lu, les enfants sont aussi visés! Ces algorithmes peuvent nous pousser à rester plus longtemps connectés, car le contenu semble être adressé à nous plus spécifiquement.

Malheureusement, ce qui est bon pour capter notre attention ne l’est pas nécessairement pour notre bien-être.

Le FOMO

Plusieurs techniques de marketing Web sont basées sur le FOMO (fear of missing out), un terme désignant la peur de manquer une nouvelle ou un événement d’importance. Cette crainte, qu’on appelle aussi anxiété de ratage, est commune et découle de la perception que l’herbe est plus verte ailleurs, c’est-à-dire que les autres mènent une vie meilleure, s’amusent plus ou vivent de plus beaux moments que nous.

Les réseaux sociaux misent beaucoup sur le FOMO pour nous inciter à nous connecter plus souvent, que ce soit en nous montrant ce que nous avons raté depuis notre dernière visite, en nous communiquant les événements qui intéressent les autres ou en nous avertissant que nous «manquons à nos amis».

Les personnes qui cèdent régulièrement à cette peur en viennent à passer beaucoup de temps en ligne, ce qui augmente leur risque de développer une utilisation problématique des écrans, en plus de les empêcher de vivre pleinement les moments hors ligne.

Des jeux vidéo accrocheurs

De Fortnite à Candy Crush, l’offre de jeux vidéo en ligne est sans fin. Pour la grande majorité des gens, ces jeux sont une source de divertissement. Or, ils présentent un haut risque de perte de contrôle et de dépendance, principalement pour les ados. Aussi, pour les plus jeunes enfants, un nombre d’heures trop élevé peut entraîner, entre autres, des retards sur le plan moteur, car ils sont encore en pleine phase de développement.

L’utilisation des jeux vidéo devrait être encadrée, surtout quand il est question des jeux massivement multijoueurs en ligne qui permettent de jouer en simultané avec ou contre des milliers, voire des millions de personnes à travers le monde (Fortnite, World of Warcraft, etc.). Ces jeux vidéo sont conçus pour :

• être en direct et en continu (24/7);
• être en évolution constante, même quand un joueur est hors ligne;
• renforcer l’interdépendance des joueurs;
• offrir des récompenses (habiletés, pouvoirs, armes, etc.) de façon imprévisible, mais proportionnelle au temps passé en ligne;
• n’avoir ni fin prédéfinie ni game over.

Des références peuvent être fournies sur demande à [email protected].

Crédit photographique: Mikoto photography