Améliorer ses habitudes

Le JOMO ou le bonheur de prendre des pauses sans techno!

Le JOMO ou le bonheur de prendre des pauses sans techno!

On dépeint souvent l’ado typique avec son cellulaire scotché à la main, le consultant frénétiquement à tout bout de champ par peur de manquer quelque chose. Ça ressemble à votre jeune? À vous aussi peut-être? Partez donc en famille à la recherche du JOMO…

Le JOMO est un acronyme pour joy of missing out. La joie de manquer quelque chose… Si ce concept vous semble étrange, sachez qu’il a été inventé il y a quelques années pour compenser le FOMO (pour fear of missing out).

Le FOMO est cette peur constante de manquer une nouvelle ou un événement important, de rater une occasion d’interagir socialement. Cette anxiété de ratage est aggravée chez beaucoup depuis l’arrivée d’Internet et des cellulaires, parce que ceux-ci nous gardent connectés avec le reste du monde à longueur de journée. Les réseaux sociaux sont également pointés du doigt quand il est question de FOMO puisqu’ils nous poussent à constamment nous comparer aux autres. Ils alimentent intentionnellement notre peur de manquer quelque chose pour nous inciter à nous connecter plus souvent et à rester connectés plus longtemps, en nous montrant les événements qui intéressent nos «amis» ou ce qu’on a raté pendant notre absence par exemple.

Des études suggèrent que le FOMO peut générer, entre autres, des symptômes d’anxiété, de dépression, de la détresse émotionnelle et des troubles du sommeil. Les ados y sont tout particulièrement vulnérables puisqu’ils sont davantage à la recherche de l’acceptation sociale et de l’approbation des autres que les adultes.

Le JOMO comme antidote au FOMO

On a besoin des écrans, mais peut-être pas autant qu’on le croit… et c’est ici que le JOMO entre en scène.

Le JOMO est l’antidote du FOMO. Il vise une utilisation équilibrée, consciente et personnalisée d’Internet et des écrans. En d’autres mots, le JOMO survient lorsque:

  • on arrive à établir une saine distance avec la technologie;
  • on privilégie les activités en ligne qui nous font du bien et qu’on laisse tomber celles qui génèrent le fameux FOMO;
  • on prend l’habitude de se déconnecter plus souvent (que ce soit quelques minutes ou quelques heures) et de profiter pleinement des moments hors ligne, sans avoir peur de rater quelque chose.

Puis, le summum du JOMO, c’est lorsqu’on réalise qu’on ne manque finalement pas grand-chose quand on éteint nos appareils… et qu’il y a plein de bienfaits aux pauses sans écran.

5 façons d’atteindre le JOMO

Vous souhaitez apprivoiser le JOMO en famille ou en parler avec votre ado? Voici cinq façons de s’offrir plus de petits moments de liberté hors ligne et de (re)mettre la techno à votre service:

  1. Écouter ses propres besoins. Invitez chaque membre de la famille à dresser une liste comportant deux colonnes: une pour les activités en ligne qui lui font du bien et qui sont importantes pour lui et une autre pour celles auxquelles il s’adonne seulement pour plaire aux autres ou à cause du FOMO. Ensuite, tentez de limiter les activités en ligne qui vous minent le moral pour vous consacrer à ce qui compte vraiment pour vous… que ce soit en ligne ou hors ligne!
  2. Reprendre le contrôle des écrans. Déterminez en famille une durée d’utilisation quotidienne des écrans pour les loisirs. Cette contrainte de temps vous obligera à mieux choisir vos activités en ligne. Chacun peut également établir une plage horaire dans la journée où il consultera ses réseaux sociaux, plutôt que de répondre spontanément à toutes les notifications qui apparaissent sur son cell. Au besoin, configurez vos appareils pour réduire leur pouvoir d’attraction.
  3. Apprendre à dire non. Expliquez à votre ado qu’il n’a pas besoin de dire oui à tout pour plaire aux autres. Prenez le temps d’évaluer vos priorités individuelles et familiales. Après coup, votre jeune sera sûrement plus en mesure de refuser le challenge TikTok qu’il trouve embarrassant lancé par son ami et vous pourrez plus facilement stopper une écoute en continu sur Netflix pour avoir une plus longue nuit de sommeil par exemple.
  4. Prendre des pauses déconnexion. Lancez-vous le défi en famille de mettre de côté vos écrans plus souvent pour vous adonner à une activité hors ligne, que ce soit pour faire du sport, une partie d’un jeu de société, un bricolage DIY ou lire un livre tout simplement. Persévérez même si vous ressentez de l’inconfort au début. Allez-y par étapes: une heure sans cellulaire, une soirée sans réseaux sociaux, puis essayez 24 heures sans écran.
  5. Profiter du moment présent. Rappelez à votre ado (et à vous en même temps!) d’être plus présent aux autres et à lui-même pendant les moments passés hors ligne. Pour éviter de vous laisser distraire par les écrans lors de vos repas ou de vos sorties en famille, faites-en des moments sans écran. Et appréciez ensemble tous les bienfaits de ces pauses où vous êtes déconnectés…

Par Amélie Cournoyer, journaliste indépendante.

Sources: World journal of clinical cases, The Conversation

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