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Quand s'inquiéter?
Quand s'inquiéter?
12 juillet 2021
Le terme «cyberdépendance» est actuellement utilisé, allègrement et souvent sans nuance, pour décrire une multitude de comportements en ligne, de la surutilisation passagère à la perte de contrôle persistante. Bien entendu, voir son jeune passer des heures les yeux rivés sur un écran peut être inquiétant, mais ce type de comportements n’indique pas nécessairement la présence d’une dépendance au sens clinique.
Il faut aussi savoir que, jusqu’à maintenant, ni le terme ni sa définition ne font consensus auprès de la communauté scientifique. De façon générale, on parle de cyberdépendance lorsqu’une surutilisation d’Internet et des écrans engendre chez une personne de la détresse et des conséquences négatives dans différentes sphères de sa vie (famille, amis, études, travail).
Selon Magali Dufour, psychologue et spécialiste en cyberdépendance, «Malgré les risques liés à l’hyperconnectivité, la majorité des jeunes font un usage d’Internet et des écrans qui n’entraîne pas de dépendance. En fait, les données les plus récentes obtenues auprès d’un échantillon d’environ 4 000 adolescents québécois indiquent qu’environ 1,32 % des jeunes du secondaire auraient un problème de dépendance à Internet, alors que plus de 17 % auraient des habitudes numériques considérées comme à risque. Or, il ne faut pas sauter aux pires conclusions si votre ado présente un comportement d’utilisation intensive à l’occasion: c’est plutôt l’association de plusieurs éléments et de répercussions négatives dans l’ensemble des sphères de sa vie qui devrait sonner l’alarme.».
En tant que parent, on peut avoir de la difficulté à faire la différence entre un passe-temps, une compulsion et une utilisation problématique. Afin de bien évaluer la situation de votre jeune, essayez d’établir si son utilisation entraîne des conséquences négatives importantes sur ses habitudes de vie globales (par exemple: son activité physique, son alimentation, son sommeil, sa socialisation, etc.). Voici quelques énoncés qui peuvent vous aider à faire cette évaluation:
Si vous reconnaissez votre adolescent dans plusieurs de ces énoncés, que ces situations durent dans le temps et que vous croyez que son utilisation des écrans nuit de façon importante à sa santé et à son bien-être, n’hésitez pas à en parler avec un professionnel afin d’obtenir une évaluation clinique et de l’aide pour l’accompagner.
Dre Magali Dufour, Ph.D. en psychologie, est professeure agrégée du Département de psychologie à l’UQAM et présidente du comité d’experts de PAUSE.
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